De mirages en miracles

Du miracle de la Vie au mirage de la mort, un fil se dessine, comme un pont suspendu qui se construit sous chaque pas et s’efface dès que tu te retournes, tu deviens alors l’équilibriste du présent. Celui qui tangue et cherche un appui, celui qui avance et cherche à comprendre, celui qui observe et cherche en silence, jusqu’à ce qu’il ne cherche plus…

S’éclaire alors, en lui, tout au-dedans, son «point d’appui». Ce point qui lorsque qu’il s’y dépose, se fait cercle d’ondes qui s’étend, puis ligne qui le traverse et le relève en même temps. Tu es alors debout avec ce qui est, comme grandit et parfaitement à ta place.

Ton pas et ton chemin se confondent, il n’y a ni départ ni arrivée et cela n’a plus aucune importance.

De l’équilibriste, ne reste que le mot « libre », qui imprègne tous tes sens. C’est alors la Vie qui jaillit en même temps que toi et inonde ton corps à chaque fois que tu te mets en mouvement. Cette vie qui coule bien au-delà du souffle. De ton «point d’appui», tu deviens alors étoile dans la matière qui illumine la terre.

Du mirage de ce qu’on voit au miracle de ce qui Est, le voile se dissout lorsque les yeux se ferment pour voir à travers les paupières. Regarde, c’est ton monde du dedans qui peint ses propres couleurs, elles ruissellent au dehors et colorent ce que tu vois. Partout ce n’est qu’un pan de toi-même, comme autant de portes qui t’invitent à entrer et te découvrir…

Se découvrir comme un appel à se connaitre et se dénuder. De soi à soi, comme dans un jeu de miroirs qui ne reflètent que ce qui apparait.

Regarde ce monde qui chaque jour se teinte sous le regard que tu lui portes.

Ecoute ce monde qui fait écho à ce qui résonne en ton corps.

Traverse ce miroir et vois que tu n’es pas ce qui te définit depuis ta naissance, tu es ce qui te traverse à chaque instant et tu n’as jamais été autre chose. Cette évidence lorsqu’elle apparait soulève un éclat de rire qui dissout l’identité, comme un mirage balayé par le Vivant.